Mission photo au Saguenay–Lac-Saint-Jean : Josée Pedneault sélectionnée

Mission photo au Saguenay–Lac-Saint-Jean : Josée Pedneault sélectionnée

Le Centre SAGAMIE (Alma) et les Rencontres de la photographie en Gaspésie, en collaboration avec Loto-Québec, annoncent la sélection de Josée Pedneault (Montréal, Québec) pour réaliser une mission photographique qui documentera le paysage du Saguenay–Lac-Saint-Jean en 2022-2023. Les résultats de ses recherches seront présentés au Centre SAGAMIE en 2023 puis aux Rencontres de la photographie en Gaspésie en 2024.

Artiste en arts visuels basée à Montréal, Josée Pedneault travaille à partir d’images photographiques. Elle examine, à travers sa pratique artistique, notre relation au monde et tente de mettre en évidence la trame sensible qui unit les êtres vivants. Pour la mission photographique au Saguenay–Lac-Saint-Jean, elle souhaite explorer le paysage à partir d’une activité courante dans cette région : la cueillette des fruits sauvages, dont la saison commence à la fin juin et se termine en septembre. Dans le cadre de son projet photographique Talle, elle s’intéressera plus particulièrement aux espèces indigènes dont la fraise des champs, le bleuet sauvage, la noisette et la framboise. « Les “talles” sont des endroits où certains fruits poussent en abondance : ce sont des lieux secrets, souvent gardés jalousement, dont on hésite à divulguer l’emplacement précis, explique l’artiste. Le projet Talle vient à la rencontre de ces paysages intérieurs par le biais des cueilleurs amateurs qui accepteront que je suive leurs pas. »

L’artiste aimerait suivre les cueilleurs dans leur quête au fil de l’été. « J’espère couvrir divers lieux depuis le Lac-Saint-Jean jusqu’au Fjord du Saguenay, précise-t-elle. La cueillette des fruits sauvages comme point d’entrée vers le paysage est une manière d’accéder à des espaces sauvages inattendus – forêt, sous-bois, clairières, flancs de montagne… –, loin des routes et possibles polluants. »

Ayant grandi à Dolbeau puis à Jonquière, Josée Pedneault souligne que les paysages du Saguenay–Lac-Saint-Jean forment les bases de son lexique visuel et constituent les fondations de son rapport à la nature. « Forêt de conifères, champs, lacs et rivières sont le décor de mes jeux d’enfants et continuent à être des lieux de projection, qui éveillent mon imaginaire, mentionne-t-elle. La cueillette de fruits sauvages évoque pour moi une sorte d’utopie, la découverte de sites cachés, et l’espoir d’une récolte abondante, bien que celle-ci soit surtout influencée par la résistance individuelle aux divers facteurs physiques et environnementaux. »

Josée Pedneault a notamment exposé ses œuvres au Künstlerhaus Bethanien (Berlin), à la CONTACT Gallery (Toronto), au Museo del Chopo (Mexique) et à la Fonderie Darling (Montréal). Récipiendaire de bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec ainsi que et du Conseil des arts du Canada, elle a réalisé une série de résidences d’artistes à Berlin, Tokyo, Glasgow et Mexico, entre autres, et cette mobilité continue d’influencer ses recherches artistiques. Elle réalise également des œuvres d’art public intégrées à l’architecture. Son livre photographique Contre-jour, issu d’une résidence au Japon et publié par Free Poney Press à Amsterdam, sera lancé en septembre. Titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia, elle enseigne à l’Université Concordia et à la School of the Art Institute of Chicago.

Image : Josée Pedneault